Jeudi 26 février 2020: Saint-Pons de Mauchien

Animateur : Michel BONNET

Ce jeudi 27 février 8 h 30, nous étions 25, 26 peut-être 28 participants à rejoindre notre animateur Michel BONNET dit “Mimiche“, mais le nombre d’inscrits sur sa liste ne correspondait pas aux braves qui étaient présents ! Car il fallait être courageux, le ciel gris nuageux n’était pas prometteur d’une belle journée. Après vérification et recomptage Michel nous a donné l’autorisation d’embarquer, direction la campagne environnante du village de Saint-Pons de Mauchiens… Drôle de nom !
Arrivée sur place, la pluie avait fait son apparition nous obligeant à revêtir nos capes et autres vêtements de pluie. S’en était fini de nos jolies coiffures…Enfin pour ceux à qui les cheveux sont encore présents. Nous sommes donc partis derrière notre animateur, on ne pouvait ne pas le voir sous sa cape rouge flambant. Malgré cette pluie fine, il nous a conduit à travers de jolis et différents paysages boisés, plaines vallonnées. Par miracle vers 11 h 30 lorsque nous étions proches de l’endroit où nous devions déjeuner, le soleil est réapparu, plus de pluie, mais toujours du vent. Michel avait tout prévu comme d’habitude toujours prévenant. Nous sommes arrivés dans une clairière où trônait un petit mazet au cas où nous devions nous abriter. Nous avons pu nous restaurer comme d’habitude avec de nombreuses victuailles et bien sûr le liquide pour aider à la digestion afin de mieux repartir.
Nous sommes ensuite descendus vers le village avec ce drôle de nom dont Michel nous avait promis la visite. Après plusieurs kilomètres, on a pu apercevoir  le village médiéval de Saint-Pons de Mauchiens. Nous avons dû “puiser dans nos réserves” pour gravir une jolie montée jusqu’à l’église où Michel nous a raconté la légende sur ce fameux drôle de nom:Il paraîtrait que le châtelain de l’époque possédait des chiens.Une nuit, rentrant ; tardivement les chiens ne l’auraient pas reconnu et se jetèrent sur leur maître, le dévorant et le mordant fortement sur tout le corps, mais pour achever leur maître, ils choisirent un endroit bien précis ; les parties intimes du seigneur des lieux. Celui-ci en poussant son dernier souffle aurait murmuré : mes chiens…Mon chien, d’où le nom du village  Saint-Pons de Mauchiens. Merci Michel pour cette belle marche et de ta gentillesse légendaire.

Geneviève MONTOUILLOUT

Après cette première et mémorable  journée de marche pour moi,   je reprends ma plume.
Tout d’abord pour remercier Michel Bonnet de nous avoir fait découvrir un village héraultais remarquable et son environnement réconfortant pour les citadins que nous sommes. Ensuite pour accéder à  l’aimable demande de G., fidèle  parmi les fidèles, fermement sollicitée par deux éminents  animateurs, de me substituer à elle pour narrer cette journée . 
Nos premiers pas nous ont menés à  un oratoire consacré à Notre-Dame d’Espérance ; bien discrètement, nous lui avons demandé de nous protéger de cette pluie menaçante. Et si quelques larmes célestes nous on accompagnés par moments, je crois bien que Notre Dame a entendu notre supplique. Chemin faisant, nous avons découvert l’entrée béante d’un aven, le trou du Duc, bien connu des spéléologues et le tunnel de l’ancienne voie ferrée Toulouse – Montpellier.  Des pistes forestières,  des sentiers bien tracés, un parcours sans difficulté aucune, très peu de cailloux et quelques kilomètres qui n’ont guère usé nos souliers. Nous avançons encore et sur la crête de Marcouine s’offre à nous une de ces vues typiques de l’Hérault : au loin, l’étang de Thau, la Méditerranée, le Mont St. Clair et les girafes du port de Sète. À nos pieds, des vignes, des champs, des mas et une grande bâtisse du nom de Marcouine… C’est sur cette crête, dans une pinède,  que nous avons ouvert nos havresacs et fait ripaille et bombance. Et puis le vent s’est levé,  celui qui chasse les nuages, celui ” qui souffle à travers la montagne ” et peut vous rendre fou. Il nous a accompagnés sur le chemin du retour, ralentissant nos pas vers le village. Si comme Pierre Desproges vous pensez que nous vivons une époque épique , si vous ne savez plus à  quel saint vous vouer, alors visitez Saint-Pons de Mauchiens.  Mille ans d’histoire ! Bien davantage en réalité. Né au néolithique sur le site de Roquemengarde, habité près du domaine Montredon, ce village était propriété des seigneurs de Montpellier au Xème siècle. À l’intérieur des remparts, vous découvrirez une circulade autour d’une chapelle castrale du XII ème, chapelle  considérée comme un bijou de l’art roman languedocien mais malheureusement fermée ce jour. Des ruelles pittoresques, des portes médiévales, des demeures remarquables telles celle des Consuls ou celle des migrants ou encore la double porte de l’ancien presbytère et, hors les murs, les riches maisons vigneronnes.
De Saint-Pons, perché sur un piton rocheux, vous contemplerez, en contrebas, les garrigues, les vignes, les Monts de l’Espinouse, les contreforts du Larzac. (À l’horizon, nous aurions dû voir les Pyrénées,  mais Notre Dame ne l’a pas permis). Et le nom de Mauchiens ? Un seigneur du lieu aurait été grièvement blessé par une meute de chiens et, avant d’expirer, se serait écrié : ” Oh, les mauvais chiens “. Saint-Pons est, avec la plaine de la Crau, le seul lieu de France à abriter une colonie de faucons crécerelettes d’avril à  août, sous les tuiles des toits.
Notre journée touche à sa fin mais, surprise, Patrick (PZN) sort, du coffre de sa voiture, une table et des boissons pour fêter son anniversaire. Bon anniversaire, encore, cher animateur !

Yves CAHN

Crédits Photos: Yves CAHN, Jean-Paul LANDRIEUX, Christian GELESO.