Le chemin de Saint-Guilhem

Je remercie chaleureusement Andrée et Jean-Marie qui ont bien voulu partager avec nous leur périple sur le Chemin de Saint-Guilhem.  Que ce  témoignage puisse inspirer d’autres vocations.

Les photos qui illustrent leur périple sont éloquentes, celles et ceux qui ont eu le plaisir de parcourir l’Aubrac ce printemps apprécieront. Vos commentaires seront les bienvenus.

René Pohl

Le Chemin de Saint-Guilhem  (2012) 

Il s’agit au départ d’une antique voie de transhumance, connue sous le nom de “Grande Draille d’Aubrac” reliant l’arrière-pays montpelliérain au plateau volcanique de l’Aubrac. Nous avons traversé des paysages très changeants, différents les uns des autres, passé de grands espaces avec des panoramas éblouissants aux ambiances plus intimes des villages et des profondes vallées où serpentent de nombreux ruisseaux. En surplombant de surprenants rochers, un ensemble naturel grandiose qui jouit d’une notoriété internationale par des reliefs majestueux. Ci-après, quelques commentaires sur les villages, plateaux, ……..  de cette randonnée.  

–  Aumont-Aubrac (1050 m. d’altitude) situé au Nord de la Lozère. Pays de tradition, la Lozère conserve un patrimoine bâti de qualité, lié à sa géologie et à son histoire. Fermes et villages de caractère, châteaux et vieilles églises émouvantes de simplicité, croix et fours de hameau  illustrent la richesse et la diversité du département. La commune d’Aumont-Aubrac classée Village-étape,  Station Verte de Vacances,  et  Halte sur les Chemins de St Jacques.

–  La Chaze-de-Peyre dominé par son clocher octogonal, sur la base carrée à huit baies ogivales et une flèche également octogonale et sa croix à double face.

–  Rieutort-d’Aubrac  hameau de la commune de Marchastel, avec deux abreuvoirs fontaines, un travail en granit. En plein cœur de l’Aubrac une “Yourte l’Ange Gardien”. Plus loin, un pont romain : le pont de Marchastel permet de franchir le Bès, bâti au XVe siècle, parfois appelé pont de Bukinkan (par analogie avec Buckingham, les Anglais étant passés dans la région). Le Bès affluent de la Truyère naît près du refuge Les Rajas, sous le Signal de Mailhebiau (1469 m.).

 –  Nasbinals  Au cœur d’un plateau aux horizons sans rivages, Nasbinals, pays d’excursions toniques où l’on peut fouler la glèbe douce des pâturages ou faire résonner le basalte sous ses pieds. L’ église Sainte Marie de Nasbinals est aujourd’hui un des fleurons de l’art roman en Aubrac. Elle est remarquable par la polychromie de ses matériaux, son clocher octogonal et la voûte de la nef en ogive.

 –  Aubrac  Mais qu’est-ce donc que l’Aubrac ?  Une forêt, un hameau, une vache, un fromage ?  Tout cela à la fois L’Aubrac doit son nom à l’ancienne dômerie d’Aubrac, à 1350 m. d’altitude. Aubrac tire son nom de “Alto Braco” qui veut dire “lieu élevé”. 

La dômerie d’Aubrac est un ancien monastère. Elle a été fondée par les nobles et les seigneurs du Rouergue et du Gévaudan pour protéger les pèlerins qui traversaient l’Aubrac.

La croix de Regimbal, en l’honneur des buronniers, au croissement de Laguiole, Aubrac et Nasbinals. Le 23 juin 2004 inauguration de la croix de Regimbal  ” en hommage aux buronniers ”  pour que perdure le souvenir, et aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle qui pourront s’y reposer. ” Le nom de croix de Regimbal, parce que la montagne sur laquelle elle se trouve se nomme ainsi. La croix en granit, le monument en granit et basalte orienté face à Jérusalem et l’immensité de l’Aubrac, la coquille représente les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, les pierres noires en forme de flèche le chemin, 2 niches pour recevoir les statues de Saint-Jacques et Saint-Jean sous lesquelles 2 cœurs symboles d’amitié, au dessus 2 pierres blanches qui indiquent la pureté des sentiments “

 –  Saint-Chély d’Aubrac est blotti dans l’une des plus belles vallées des Boraldes, en contrefort du plateau d’Aubrac. Une rue pentue descend vers le Pont-Vieux dit “Pont des Pèlerins” , c’était la rue des tisserands qui étaient très nombreux auparavant, au point d’avoir deux navettes figurant sur le blason de la commune. Le pont a deux arches datant du Moyen-Age, qui enjambe la Boralde. Sur le parapet, une belle croix en pierre du XIV éme  siècle porte en son fût un bas-relief représentant un pèlerin, avec sa cape (pèlerine), son bourdon (bâton) et un grand châle. Après le Pont-Vieux, nous quittons le Chemin de Saint-Jacques, pour emprunter le GR 65 Chemin de Saint-Guilhem.

 Le GR 65 nous mène à un ancien buron aménagé en gîte “Refuge Les Rajas” (1330 m.) où quelques scènes du film Saint-Jacques… La Mecque ont été tournées à cet endroit, de Coline Serreau avec Muriel Robin en 2005, au milieux de ce désert herbeux, où apparaissent ici et là de petites constructions : des burons en toit de lauze.

–  Saint-Germain-du-Teil est le village “des tilleuls” (c’est le sens du mot Teil), à la jonction d’une mosaïque de paysages. Quand on arrive par la côte de la Gaillosse, une belle allée bordée de tilleuls mène au village, qui a gardé de solides bâtisses aux pierres bien appareillées, typiques de l’habitat traditionnel assez cossu du nord de la vallée du Lot.

–  La Canourgue  est un chef-lieu de canton situé sur l’Urugne, à peu de distance de la rive droite du Lot, dans une contrée montagneuse au fond d’un vallon agréable et fertile. La “Venise” lozérienne. Authentique cité de charme et de caractère, édifiée au bord de l’eau, ancrée dans une reculée de la vallée du Lot et gardant l’accès à l’univers caussenard de Sauveterre. Elle possédait au XI éme siècle une abbaye dotée et protégée par les seigneurs de Gévaudan. Elle a été pendant longtemps le centre de fabrication de serges (étoffe de soie) et d’étoffes de laine, connues sous le nom de cadis de La Canourgue. 

–  Le Causse de Sauveterre prend son indéniable cachet de par son habitat le plus souvent regroupé en hameaux et villages aux maisons typiques. C’est au milieu des steppes, des forêts de pins …  que nous quittons la grande draille de l’Aubrac qui a toujours permis de rejoindre l’Aubrac et l’Auvergne avec les basses vallées cévenoles et le riche Languedoc.  Antique voie de transhumance qui a vu défiler les troupeaux pendant des siècles qui, partis des garrigues montpelliéraines, venaient durant l’estive parcourir les fraîches pâtures d’altitude du haut plateau de l’Aubrac. La brebis est la reine de ce vaste plateau calcaire qui s’étend jusqu’en Aveyron.

–  Sainte-Enimie. D’allure médiévale, Sainte-Enimie est toute en vieilles ruelles pavées et en passages voûtés, parsemée de larges escaliers et de jolies terrasses qui participent généreusement à son charme. Accrochée au flanc du causse  de Sauveterre, sur l’un des passages les plus resserrés des profondes gorges du Tarn, Sainte-Enimie fait partie des plus beaux villages de France. Elle fut fondée sur le site de la fontaine de Burle d’où partit la légende de Sainte-Enimie. Cette princesse mérovingienne, sœur du roi Dagobert, fut miraculeusement guérie de la lèpre en se baignant dans la fontaine. En remerciement, elle oeuvra pour le bien des habitants.

 –  Causse Méjean. Plateau calcaire, le plus haut des plateaux caussenards avec une altitude de 800 m à 1247 m.  Immenses étendues dénudées et espaces boisées (34 000 hectares) riches d’une faune flore et d’une faune singulière, comptent de remarquables sites naturels (corniches, avens …) et culturels (dolmens, architecture typique des fermes …). Son économie repose essentiellement sur l’agriculture (élevage ovin) et le tourisme.

 –  Meyrueis à l’entrée des Gorges de la Jonte, est l’une des portes sud de la Lozère. Entre les contreforts du Mont Aigoual au sud, et le causse Méjean au nord. Aujourd’hui, cette petite cité compte un millier d’habitants.

– Camprieu. Ce village sur son petit causse dégagé est enveloppé de sombres et belles forêts.  Entre deux rivières : le  ” Trevezel ” et le  ” Bonheur “, prenant leur source sur le versant océanique du Mont Aigoual deux kilomètres l’une de l’autre, elles façonnent leur lit sur le plateau de Camprieu pour enfin se réunir à dix kilomètres en aval de Villemagne. Sur la rivière le Bonheur, un lac a été aménagé en amont du village. Passage au col de la Serreyrède (1299m.).

 –  L’ Espérou véritable porte entre le Gévaudan et la plaine du Languedoc. Le village est formé d’une grande combe avec d’un côté les habitations principales et secondaire, et de l’autre côté lui faisant face cette vaste colline herbeuse, véritable poumon vert de l’Espérou, servant d’amphithéâtre naturel à toutes manifestations culturelles et sportives. Puis par le col de la Broue, col de la Sablière, par des sentiers caillouteux, pentus, que nous arrivons au Vigan. Au départ du Vigan, nous longeons l’Arre, rivière du département du Gard, un affluent droit du fleuve Hérault, long de 23,7 km, qui prend sa source sur la commune d’Alzon (646 m.). Elle se jette dans le fleuve Hérault à l’altitude de 185 mètres, près du hameau de Pont d’Hérault. Nous traversons le causse Blandas-Montardier-Rogues, territoire naturellement délimité par les vallées de l’ Arre, de la Vis, et de l’Hérault. En ce début du mois de mai, ce causse est parsemé de fleurs sauvages : iris jaunes, violets, jonquilles, primevères ….. une vaste étendue d’asphodèles, du thym.  Au Belvédère de Blandas, une vue saisissante et grandiose sur le cirque de Navacelles et Navacelles . Ce site unique, séparant les vastes étendues rocheuse semées de buis et de rares chênes, constituent le causse du Larzac ou celui de Blandas, des gorges creusées dans le calcaire et les dolomies plongent à 300 mètres de profondeur, laissant entrevoir les eaux de la Vis. A proximité de St-Maurice-Navacelles,  (hors GR)  le dolmen de la Prunarède, restauré et très beau, la dalle de couverture mesure 3,60m. de long, 2,25m. de large et 0,55m. d’épaisseur pour un poids estimé à plus de huit tonnes.  En amont de Navacelles, un barrage détourne une partie de la Vis vers le canal qui alimente le bassin de prise en charge de l’usine hydroélectrique de Madières. Ce bassin souterrain est creusé dans la roche. Le sentier longe partiellement le canal à flanc de colline. L’usine EDF de Madières est actuellement en rénovation par une entreprise de Toulouse, le canal va être nettoyé et remis en état pour début 2013.

Un passage sur les crêtes de la Séranne, petit massif calcaire, sa hauteur varie de 700 à 900 mètres et sa longueur est d’environ 25 Km. Cette montagne compte de nombreux mégalithes, des lapiaz, la grotte Cisteragne utilisée autrefois comme bergerie, le menhir du Pas de Laret (3m20),  des lavognes naturelles, tout ceci sur notre parcours. Bien plus loin, c’est la forêt Domaniale de Saint-Guilhem avec ses pins Salzmann. Sentier caillouteux, chemin caladé, une descente sur le dernier village de St-Guilhem-le-Désert, permettant de voir le château du Géant, la rivière du Verdus et une visite de l’abbaye de Gellone, sur la place médiévale où un surprenant platane fut planté en 1855.  

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